La Pologne en France

Dans cet accord la Pologne et la France s’engageaient notamment à se concerter sur toutes les questions de politique étrangère, à développer leurs relations économiques ainsi qu’à se consulter avant de conclure de nouveaux accords intéressant leur politique en Europe Centrale et Orientale. Le point 3 de l’accord était le plus important car il stipulait que si l’un des pays se faisait attaquer sans provocation de sa part, les deux parties se concerteraient en vue de la défense de leur territoire et de la sauvegarde de leurs intérêts.

L’accord a été complété par une convention militaire secrète signée le 21 février 1921 par le général Kazimierz Sosnkowski et le maréchal Ferdinand Foch, dans laquelle les parties s’engageaient à se prêter un concours efficace et rapide en cas d’agression allemande. En outre, en cas d’attaque de la Pologne par l’Union soviétique, la France s’engageait à aider la Pologne en matière d’armement et à assurer la sécurité à la Pologne vis-à-vis de l’Allemagne.

La signature de l’accord a été précédée par une visite de Józef Piłsudski qui est venu à Paris le 3 février 1921 en compagnie d’Eustachy Sapieha et du général Kazimierz Sosnkowski. La décision de signature de l’alliance a été prise lors des entretiens de Piłsudski avec les autorités françaises. Après son retour en Pologne, le Ministre des Affaires étrangères Sapieha et le général Sosnkowski, restés à Paris, ont négocié définitivement le contenu de l’accord et de la convention.

Les engagements militaires franco-polonais sont devenus plus précis quelques années plus tard, à l’avant-veille de la Seconde Guerre mondiale. Le 19 mai 1939, a été signé à Paris le document dit le protocole Kasprzycki–Gamelin. D’autres accords ont été conclus après le déclenchement de la guerre, en septembre 1939. Ceux-ci permettaient de fonder une Armée polonaise en France.

Bien que l’alliance n’ait pas prévenu le conflit et n’ait pas protégé les deux pays contre l’agression, elle était l’un des plus importants accords internationaux conclus par la 2e République de Pologne et un fondement de la politique étrangère polonaise de l’époque.