La Pologne en France

Le débat modéré par Marc-Antoine Eyl-Mazzega de l’Institut Français des Relations Internationales a été suivi par les représentants de l’administration française, des think-tanks et de la société civile ainsi que par les journalistes.

Dans son discours d'ouverture, l'ambassadeur Jan Emeryk Rościszewski a souligné la nécessité de soutenir davantage l'Ukraine dans toutes ses dimensions. Il a fait référence à l'histoire du Triangle de Weimar, format qui pourrait s'avérer utile pour assurer une transition démocratique au sein de l’Ukraine. « Aujourd'hui, le Triangle de Weimar peut aider l'Ukraine à répondre aux exigences que lui impose la perspective d'une future adhésion à l'UE. » – a-t-il constaté.

Il a souligné qu’une défaite de l'Ukraine signifierait la défaite du modèle démocratique et de l'ordre mondial fondé sur le respect du droit international, ce qui conduirait à la nécessité d'accepter un nouveau modèle sociopolitique parallèle, incompatible avec les valeurs européennes. « Il est de notre devoir et de notre responsabilité historique d'aider l'Ukraine à devenir un membre à part entière de l’Europe, en l’aidant à réussir la transition démocratique, pour qu’elle puisse être véritablement ancrée en Europe – une Europe qui doit respirer avec ses deux poumons : occidental et oriental. » – a dit l’Ambassadeur Jan Emeryk Rościszewski. Il a également mentionné la réunion prévue entre les trois pays en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, témoignant de leur volonté de coopérer étroitement sur les grandes questions internationales.

L'ambassadeur allemand Hans-Dieter Lucas a souligné que le Triangle de Weimar est un format qui sert et œuvre au renforcement de l'Europe à une époque où les rivalités géopolitiques menacent notre continent. Il s’est référé au rôle joué par la Pologne depuis le début de l’agression russe et a rappelé l'assistance fournie jusqu'à présent à l'Ukraine par l'Allemagne, y compris l'assistance militaire et humanitaire. Il a souligné la nécessité de continuer le soutien à l'Ukraine, tout en étant prudent afin que l'OTAN ne devienne pas une partie au conflit. Il a également estimé que les réunions des dirigeants des trois pays sont un signal très clair et confirment leur engagement à protéger l'Ukraine et l'ordre européen tout en soulignant le caractère inclusif du format du Triangle de Weimar.

L'invité d'honneur de la réunion, le Président de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat de la République Française, a affirmé que la guerre en Ukraine avait laissé des traces dans l'histoire de l'UE elle-même, entraînant un « réveil géopolitique de l'Europe » et que les mesures prises par les pays du Triangle de Weimar en faveur de l'Ukraine en sont une expression. Il a estimé que le Triangle de Weimar peut constituer un levier pour la reconstruction européenne et que le format devrait également être ouvert à la coopération avec d'autres pays afin de les aider dans leur intégration à l'Europe. Il a salué la dimension parlementaire de la coopération de Weimar et a souligné que les trois pays devraient continuer à travailler ensemble pour développer une vision stratégique commune.

L’objectif du Salon de Weimar, initiative conjointe, conçue avec l’Ambassade d’Allemagne à Paris, est de réunir les représentants des trois pays du Triangle de Weimar autour de conférences régulières qui pourraient contribuer à enrichir le débat sur les grands enjeux d’actualité. Les débats auront lieu deux fois par an, respectivement à l’Ambassade de Pologne et à l’Ambassade d’Allemagne à Paris.